Green Deal : un nom, quelles réalités ?
“Green Deal” est le nom donné à plusieurs programmes politiques environnementaux et socio-économiques. Il désigne des programmes déjà passés dans la loi, par exemple au Royaume-Uni, ou encore au stade de projet, comme aux États-Unis. Il recouvre donc des réalités très diverses.
Début des années 2010 : un Green Deal limité à des politiques sectorielles du bâtiment
Le Green Deal devient pour la première fois une politique au Royaume-Uni, qui fait partie de la loi sur l’énergie adoptée en 2011. Il s’agit alors d’un ensemble de mesures pour permettre la rénovation énergétique de 14 millions de logements en 2020 et 25 millions à l’horizon 2030. Il s’appuie surtout sur les entreprises et un consortium bancaire qui garantit les prêts pour les ménages modestes qui veulent entreprendre des travaux.
Le plan britannique essaime en Europe, et notamment en France. Après le Grenelle de l’Environnement qui avait déjà avancé des mesures en termes de rénovation énergétique, la réglementation thermique adoptée en 2012 (RT 2012) généralise les critères de basse consommation dans le bâtiment, pour le neuf et les grosses rénovations. De plus, la loi sur la transition énergétique de 2015 impose de mener des travaux d’isolation thermique pour toute rénovation importante de bâtiments existants.
Fin des années 2010 : un Green Deal comme nouveau pacte socio-économique
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Porté par des forces politiques de gauche, l’idée de Green Deal devient un vaste projet politique, en Europe et aux États-Unis, plus connu sous le nom de Green New Deal. Son nom s’inspire directement du New Deal du Président Franklin D. Roosevelt, programme socio-économique de relance dans les États-Unis des années 1930. Plus ambitieux que les politiques de rénovation énergétique, il se veut un être un nouveau pacte socio-économique prenant en compte les impératifs climatiques.
Aux États-Unis, il est popularisé depuis 2018 par la parlementaire Alexandria Ocasio-Cortez, issue de l’aile gauche du Parti Démocrate. Elle plaide pour que le gouvernement fédéral investisse dans des grands travaux d’énergie renouvelable, tant pour se défaire de la dépendance aux combustibles fossiles que pour créer des emplois d’avenir.
En Europe, le Green New Deal est d’abord défendu par la gauche écologiste, représentée notamment par le mouvement politique transnational DiEM25, lors des élections européennes de 2019. Il s’agit d’un programme global, alliant investissements verts, contrôle du secteur bancaire et financier, réforme du fonctionnement de l’UE. Après les élections, la nouvelle Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen veut faire de l’environnement une priorité. Elle présente un projet de Green Deal européen fin 2019, visant à faire de l’UE la première zone neutre en carbone au monde, à l’horizon 2050.
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