À l’occasion du sommet sur le climat qui s’est récemment tenu à New-York, 66 pays ont adhéré au projet de neutralité carbone d’ici le milieu du siècle. Ils rejoignent ainsi 10 régions, 102 villes et 93 entreprises qui souhaitent parvenir à un bilan sans émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut que l’Europe soit le premier continent neutre en carbone. Mais où en sont exactement les pays de l’Union européenne ? Qui sont les bons et les mauvais élèves de la classe ?
Les engagements de l’Union européenne pour le climat
En 2014, les chefs d’États européens ont adopté le « cadre pour le climat et l’énergie à l’horizon 2030 » qui fixe des objectifs contraignants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % (comparées à 1990).
L’UE a d’autant plus facilement ratifié l’année suivante l’Accord de Paris que l’un de ses objectifs est de maintenir la température « bien en-dessous des 2°C », tout en visant 1,5 °C. Elle était en réalité déjà alignée sur cette ambition.
Le 7 mai 2019, 210 maires européens, parmi lesquels ceux de Paris, Londres, Oslo, Amsterdam, Stuttgart, Séville, Stockholm Milan et Athènes, avaient officiellement appelé l’Union Européenne à adopter un objectif de neutralité carbone pour 2050.
Le 10 septembre 2019, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a déclaré que l’engagement de l’Europe à devenir le premier continent neutre en carbone est au cœur de la nouvelle Commission von der Leyen.
La nomination de Frans Timmermans aux postes de vice-président exécutif du Green Deal européen et de commissaire chargé du climat a d’ailleurs été sa première annonce quand elle a annoncé la constitution de son équipe.
Timmermans proposera notamment la « première loi européenne sur le climat » au cours des 100 premiers jours du mandat de la nouvelle Commission, gravant ainsi dans le marbre de la loi l’engagement de l’Union à devenir neutre en carbone d’ici à 2050.
Où en sont vraiment les émissions de CO₂ européennes ?
En 2018, l’ensemble des pays de l’UE ont réussi à réduire leurs émissions de CO₂ de -2,5% par rapport à 2017.
La France, qui a diminué de 3,5% ses émissions, ne se situe qu’à la 10e position des pays ayant réalisé la réduction la plus importante. Le meilleur élève de la classe est le Portugal avec une baisse de 9%, suivi de près par la Bulgarie (-8,1%) et l’Irlande (-6,8%).
Mais l’UE compte aussi de très mauvais élèves parmi ses membres… Avec une augmentation de 8,5% de ses émissions de CO₂, la Lettonie est bon dernier de la classe. Malte et l’Estonie n’ont pas fière allure non plus, avec respectivement 6,7 et 4,5% de progression.
Le Portugal et la Lettonie, premier et dernier de la classe
Les points de départ de chaque pays ne sont pas les mêmes. Pour autant, la différence d’évolution du premier et du dernier.
Champion européen, le Portugal a réussi à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de -22% depuis 2005, principalement grâce à l’augmentation de la part des énergie renouvelables dans sa consommation. Le pays, qui a réussi à produire 143% de sa consommation en énergie renouvelable sur la journée du 14 Mars 2018, vise la neutralité carbone entre 2040 et 2050. reflète bien des engagements plus ou moins vertueux.
La Lettonie doit quant à elle l’augmentation de ses émissions de CO₂ (+ 8,5%) à un sourcing qui a privilégié la production de charbon et de gaz et réduit celle d’hydroélectricité. L’UE lui a portant fixé une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de -6% d’ici 2030.
L’Union fait certes la force, mais elle masque aussi de fortes disparités dans la dynamique de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Espérons que le nouvel élan impulsé par Ursula von der Leyen motive chaque pays membre à faire sa part de l’effort pour protéger le futur de nos enfants.