Avec la publication du projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ce vendredi 27 janvier 2019, la France a pu découvrir les objectifs fixés en matière d’énergie par le gouvernement pour les 10 années à venir. Alors que le solaire photovoltaïque représentait seulement 1,7% de part de marché dans la production d’électricité française en 2017, quelles sont les ambitions actuelles de l’Hexagone en matière d’énergie solaire ?
Pourquoi la PPE est-elle importante ?
Publiée par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, la PPE a, entre autres, pour objectif de définir les ambitions du gouvernement sur le mix énergétique français pour les 5 années à venir, et au-delà. Le projet de PPE qui vient de paraître annonce ainsi le cap pour la période 2019-2028.
La feuille de route établie pour chaque moyen de production permettra aux professionnels et acteurs de chaque filière d’anticiper le contexte à venir et les objectifs fixés pour la France, afin de définir et mettre en œuvre une stratégie adaptée.
Cette publication est donc très attendue par les professionnels de l’énergie, mais aussi par un nombre croissant de Français conscients que la transition énergétique est un des grands enjeux du 21ème siècle.
Photovoltaïque : la situation actuelle et les objectifs de la PPE 2019
En 2017, l’électricité d’origine photovoltaïque représentait seulement 1,7% de la production d’électricité française et 2 % de la consommation d’électricité dans l’Hexagone alors qu’elle atteignait les 7 % en Italie, en Grèce et… en Allemagne.
L’objectif que fixe le projet de PPE est de porter la capacité installée en photovoltaïque à une fourchette de 35,6 à 44,5 GW en 2028 contre 8,8 GW au 30/09/2018. La surface de PV au sol installée en France devrait ainsi passer de 100 km2 en 2019 à environ 365 km2 en 2028. Pour les toitures, l’objectif est d’environ 175 km2 en 2028 contre 50 km2 aujourd’hui.
Les mesures à retenir du projet
Le projet de PPE fixe 4 grande lignes directrices pour le photovoltaïque.
- Privilégier le développement du photovoltaïque au sol, moins coûteux, de préférence sur les terrains urbanisés ou dégradés et les parkings, afin de limiter la consommation d’espace naturel ;
- Faciliter le développement du photovoltaïque pour les ministères, les établissements publics (SNCF, Ports…) et les détenteurs de foncier anthropisé (grande distribution, logistique …) ;
- Faciliter le développement du photovoltaïque sur les parkings (simplification des mesures d’urbanisme pour les ombrières de parking) ;
- Soutenir l’innovation dans la filière du photovoltaïque par appels d’offres afin d’encourager de nouvelles solutions solaires au sol (agrivoltaïsme, centrales flottantes…) et sur les bâtiments.
Les mécanismes de soutien économique sont améliorés en volume et visibilité, à travers 2 grands axes :
- doubler les subventions attribuées via le programme d’appels d’offres (désormais défini à l’avance) et couvrants chaque année 2 GW au sol et 0,9 GW pour les grandes toitures ;
- maintenir l’objectif de 3050 MW installés par an pour les installations sur petites et moyennes toitures (inférieures à 100 kWc) via un système de guichet ouvert.
De même, le projet de PPE reconnaît que le développement de l’autoconsommation passe notamment par un besoin de visibilité pour les acteurs sur le cadre qui leur est applicable et sur les différents facteurs susceptibles d’avoir une influence sur le niveau de rentabilité des opérations d’autoconsommation. Il faut donc :
- clarifier le cadre applicable au modèle de tiers investisseur, dans lequel le consommateur n’est pas propriétaire de l’installation mais bénéficie quand même de la production, afin de l’aligner sur le cadre de l’autoconsommation individuelle ;
- ouvrir de nouvelles possibilités pour l’autoconsommation collective et faciliter leur financement ;
- porter à 1 MW la taille maximale des installations éligibles à l’appel d’offres d’autoconsommation ;
- élargir la maille de l’autoconsommation pour permettre des projets d’autoconsommation collective à une maille plus importante (grand projet d’aménagement / éco-quartiers).
Notre commentaire
L’ambition est bonne, l’analyse de la situation actuelle et des obstacles à lever est pertinente, le succès dépendra pour beaucoup de la mise en œuvre pratique des décisions affichées dans ce document.