Audit énergétique : contrainte ou opportunité de progrès ?


Depuis 2014, les grandes entreprises (aux termes de leur définition européenne) ont l’obligation de réaliser un audit énergétique une fois tous les quatre ans.

Une obligation pour bon nombre d’entreprises

Très nombreuses sont les entreprises qui devront réaliser un nouvel audit dans le courant de cette année (elles devraient d’ailleurs s’en préoccuper au plus vite…).

L’audit énergétique, une contrainte de plus ?

Oui, mais seulement si on se contente de le voir comme une case à cocher en plus de toutes les autres …

Trop souvent en effet, jusqu’à présent, l’audit énergétique dit « obligatoire » n’a mené à rien d’autre qu’à une traduction de la facture énergétique en une série de « quartiers de tarte » et en une liste insipide de mesures générales et non chiffrées (ce n’est pas nous qui le disons, mais bien l’ADEME).

Un audit énergétique extrêmement utile

Pour qu’un audit énergétique soit utile, il faut arrêter de le voir comme le résultat de l’examen, par un « spécialiste » externe armé d’instruments de mesure complexes, des entrailles secrètes d’une grande entreprise : il ne s’agit d’une mission efficace et porteuse de résultats durables que si elle est menée sous une forme participative.

Il est également inévitable qu’un bon audit énergétique demande du temps, faute de quoi il ne serait que le reflet d’une trop brève « photographie ponctuelle ».

Il est par ailleurs évident qu’un audit énergétique efficace et valable doit intégrer le cœur du procédé de l’entreprise auditée quand bien même ce procédé serait complexe et spécialisé. Contourner cette exigence revient souvent à passer à côté du sujet.

Et au final, il est illusoire de garantir tout cela sans accepter un prix « correct » pour une mission complexe requérant, outre une grande expérience et une multidisciplinarité technique avérée, une disponibilité et une créativité certaines.

On s’éloigne donc bien des quartiers de tarte et des mesures non chiffrées …

L’audit énergétique, un outil précieux

En contrepartie de cet effort, c’est alors bien un véritable outil qui sera mis à la disposition de l’entreprise par l’intermédiaire de l’audit énergétique.

Un outil :

  1. qui établira la base d’une comptabilité analytique énergétique, une forme de « modèle énergétique » de l’entreprise, autorisant bien plus qu’un instantané ponctuel, par exemple la simulation de modes de fonctionnement différents de celui qui existe ;
  2. qui priorisera les domaines dans lesquels identifier et mettre en place les améliorations en les rapportant à un vrai bilan énergétique global, évitant par-là les miroirs aux alouettes que peuvent parfois faire briller les vendeurs de solutions si celles-ci ne sont pas « calibrées » sur les consommations réelles actuelles ou futures ;
  3. qui définira de véritables indices de performance énergétique, quelles que soient les modifications ou les perturbations se produisant dans les volumes de production, dans les mix produits ou dans les paramètres externes à la sphère des acteurs de l’entreprise (ex : toutes choses étant égales par ailleurs, l’entreprise s’est-elle finalement améliorée ou non, et de combien, par rapport à l’année précédente ?).

La performance énergétique, levier de compétitivité

Certaines grandes entreprises, et non des moindres, n’ont pas attendu cette obligation d’audit pour entreprendre de grandes mutations les inscrivant dans une véritable transition énergétique et écologique. Si elles se sont ainsi lancées dans une réflexion stratégique, souvent de grande ampleur, c’est parce qu’elles ont identifié l’aspect indispensable de cette réflexion dans le maintien et le renforcement de leur compétitivité, dans un avenir déjà proche comme en vue d’un futur plus lointain.

Or la première étape sous-tendant ces réflexions est toujours … un audit énergétique de bonne qualité.

Mais qui sommes-nous pour nous permettre ces clarifications ?

3j-Consult, filiale du groupe Orygeen spécialiste de l’audit énergétique en France et en Belgique, a participé au développement de ce produit en Belgique francophone et plus spécifiquement en Wallonie où, dès le début des années 2000, dans le cadre préliminaire qu’était alors le Protocole de Kyoto, des « Accords de Branche énergétiques » ont été mis en place. Ces accords, qui sont toujours en cours et en sont à leur deuxième génération, ont nécessité la mise en place d’une méthodologie d’audit précise devant notamment répondre à tous les cas de figure et s’adapter à tous les types d’industrie, ainsi qu’autoriser la définition mais aussi le suivi d’objectifs engageants, traduits en termes d’efficience énergétique (non en termes absolus). Notre expérience ne repose cependant pas que sur cette conception théorique, mais aussi et surtout sur la réalisation concrète de plus de 300 audits et audits de suivi depuis près de 20 ans.

C’est forts de cette expérience que nous ressentons le besoin de corriger la vision que certains décideurs pourraient encore avoir de cet outil, pourtant potentiellement extrêmement utile à l’entreprise.

Dès lors …

Que vaut-il mieux : consacrer un peu de temps et un budget raisonnable à la mise en place d’un véritable outil de gestion énergétique, durable et adaptable, ou commander un audit bon marché ne permettant que de garantir le respect de la lettre d’une nouvelle obligation ?

Jean-Michel Dols est co-fondateur de 3j-Consult, groupe Orygeen.

Jean-Michel a directement participé à la mise au point de la méthodologie belge pour le compte du gouvernement wallon. Véritable expert de l’audit énergétique, il a personnellement réalisé ou supervisé plus de 300 audits et audits de suivi.

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